
Publié le 20.06.2025
Le 22 mai 2025, la Fédération nationale des Safer a publié son analyse annuelle des marchés fonciers ruraux pour l’année 2024. Cette étude révèle une poursuite de la crise dans le secteur viticole, avec un recul global de l’activité et des contrastes marqués selon les bassins viticoles.
Un marché national en repli
En 2024, le marché foncier viticole français a reculé tant en volume qu’en valeur.
Les Safer ont enregistré 8 650 transactions de moins qu’en 2023, soit une baisse de 1,4 %, et une diminution de 4,8 % de la valeur totale des transactions, qui s’élève à 1,11 milliard d’euros.
Des tendances très contrastées :
- Baisse des prix : Bordeaux, Cognac, Languedoc, Sud-Ouest.
- Hausses localisées : Bourgogne, Champagne, Châteauneuf-du-Pape.
- Marchés nuancés : Corse, certaines appellations de la Vallée du Rhône.
Le Var : un marché viticole résilient dans un contexte tendu
Dans ce paysage troublé, le département du Var tire son épingle du jeu. Malgré des cours du vin tendus et une conjoncture moins favorable au rosé, le marché foncier viticole reste actif.
La demande reste soutenue pour les biens qualitatifs, notamment dans les appellations Côtes de Provence et Coteaux Varois en Provence. Les prix se maintiennent, preuve de la résilience du territoire.
On observe cependant une augmentation de l’offre de domaines mis en vente, en partenariat avec nos experts fonciers agricoles sur le terrain, une nouveauté par rapport aux années précédentes. Les acquéreurs sont plus rares, mais les transactions se concrétisent avec des opérateurs déjà implantés, maîtrisant les circuits de commercialisation.
Le marché des parcelles reste très dynamique, tiré par des projets d’agrandissement ou de consolidation d’exploitations existantes.
Sur les appellations spécifiques :
- AOP Bandol : marché peu actif, mais les prix restent fermes.
- Côtes de Provence : très dynamique, avec des hausses de prix sur les vignes bien situées.
- Coteaux Varois en Provence : attractivité maintenue grâce à des acteurs établis.
Comparatif régional : la Provence face à ses voisins (Drôme, Vaucluse, Gard, Bouches-du-Rhône)
- Dans le Vaucluse, la crise s’installe durablement pour les AOP Côtes du Rhône. La demande s’effondre, les prix fléchissent. Seules certaines appellations prestigieuses comme Gigondas, Vacqueyras ou Châteauneuf-du-Pape conservent leur attrait.
- Dans les Bouches du Rhône, les ventes ralentissent en AOP Coteaux d’Aix et en IGP, mais sans baisse marquée des prix. Les Côtes de Provence, sur les communes littorales, profitent toujours d’une demande soutenue.
- Les secteurs de la Drôme et du Gard connaissent une baisse d’intérêt, hormis pour quelques zones irriguées ou projets de reconversion agricole.
Conclusion
Le Var se distingue comme un territoire résilient au sein d’un vignoble français globalement fragilisé.
Le maintien de la demande, la diversité des projets viticoles et la valeur accordée à la qualité des terroirs permettent de préserver les prix et l'activité foncière.
Toutefois, la hausse de l’offre et la baisse du nombre de candidats appellent à la vigilance pour les années à venir.
Le Var reste pour l’instant une exception régionale, mais son équilibre reste fragile face aux défis climatiques, économiques et commerciaux de la filière viticole.
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